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marché immobilier victime de la crise sanaitaire

L’année 2020 est décidément très particulière. En effet, la crise sanitaire qui a débuté en décembre dernier à Wuhan en Chine est devenue une pandémie. Tous les secteurs sont touchés par le Coronavirus, et les conséquences seront tout désastreuses durant plusieurs années. Or, parmi les conséquences de la lutte contre le Covid-19, se trouvent les emprunts immobiliers. Ces derniers sont directement touchés par la crise.

En effet, entre 100 000 et 200 000 ménages pourraient se retrouver écartés du marché du crédit immobilier cette année. Que faut-il comprendre ? Quelles en sont les raisons ? On vous explique tout.

Des taux bas et des banques sélectives

Les premières estimations relatives à la crise sanitaire commencent à pointer le bout de leur nez. On découvre ainsi que c’est un scénario grave voire dramatique qui est en train de se produire en France, sur le marché du crédit immobilier. Si les taux sont toujours aussi bas (ils avoisinent les 1.13 %), les banques sont en difficultés et deviennent plus sélectives. Le marché du crédit immobilier vit une période d’ajustement très particulière.

Tout avait commencé en décembre 2019, lorsque le Haut Conseil de Stabilité Financière a interdit aux banques de prêter sur des durées supérieures à 25 ans et de dépasser le taux d’endettement de 33 %. Des règles ont alors resserré les conditions d’obtention des taux immobiliers. La crise économique et sanitaire s’ajoute à ces conditions. De ce fait, ce sont environ 20 % des ménages qui voulaient accéder à la propriété cette année qui seront touchés par toutes ces restrictions. La situation semble donc bel et bien se compliquer pour celles et ceux qui souhaitaient devenir propriétaires cette année. Il faudra faire preuve de patience, voire accepter de reporter un projet.

Les premières victimes de la crise

Lorsque la décision a été prise en décembre dernier par le Haut Conseil de Stabilité Financière, les experts ont expliqué que les premières victimes seraient les ménages modestes, ceux qui détiennent environ deux SMIC mensuels et vivent dans des zones rurales principalement. La crise économique liée à la crise sanitaire ne fait qu’amplifier ce phénomène. D’ailleurs, les conséquences pourraient être très largement sous-estimées. On ne connaît pas encore les réelles retombées de la crise sanitaire sur le marché du crédit immobilier, mais il est évident que certains projets d’achat immobilier seront forcément repoussés, voire carrément annulés. Les conditions étaient déjà plus strictes et devraient encore se renforcer d’ici la fin de l’année. Au total pour l’instant, 205 000 personnes seraient concernées par la mise en pause de leur dossier d’emprunt, et pourraient donc voir leur projet immobilier prendre fin avant même qu’il n’ait réellement commencé…

Un modèle français performant

Il faut tout de même savoir que le modèle du crédit immobilier français est le plus protecteur d’Europe. Ce qui pose réellement problème actuellement reste la règle des 33 % qui avait été relâchée ces dernières années et qui a été remise au goût du jour en décembre dernier. Or, d’après les spécialistes, cette règle n’est pas adaptée et devrait être remplacée. En effet, selon les experts, il serait préférable de remplacer ces 33 % par une règle prenant en compte la somme d’argent dont dispose le ménage pour le reste du mois, une fois la mensualité remboursée.

Effectivement, les ménages ne gèrent pas tous leurs budgets de la même manière et certains vivent mieux avec des sommes moins importantes, tandis que d’autres sont très dépensiers. C’est ce critère là qui devrait être pris en compte au moment de la souscription d’un crédit immobilier. Pour autant en France, ce n’est pas la règle qui prévaut actuellement. Les plafonds d’endettement sont un critère qui est obligatoirement pris en compte par les banques et par les établissements financiers, ce qui freine certains dossiers. Et cette règle sera encore plus sévèrement appliquée avec la crise financière qui se profile, les banques ayant forcément des difficultés à prêter de l’argent. La prudence sera donc malheureusement de mise.

Il ne fait donc aucun doute que le modèle du crédit immobilier en France est le plus protecteur d’Europe mais traverse une crise de grande ampleur. Les premières victimes seront bien évidemment les ménages qui avaient pour projet d’acheter prochainement un bien immobilier, ou dont le dossier d’accord de prêt était en cours. Il faut savoir que les conséquences de la décision prise en décembre 2019 ajoutées à la crise économique qui se profile sont à l’origine de ces difficultés et de ces modifications. Le marché du crédit immobilier pourrait connaître une crise de grande ampleur… Qui pourra réellement acheter un logement cette année ? Les choses semblent se compliquer. Affaire à suivre…


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