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Permis de construire : les éléments à connaître

 

Le permis de construire apparaît comme une procédure centrale en matière d’urbanisme et d’immobilier. Néanmoins, la demande et l’octroi de ce permis comportent également des zones méconnues. Vous souhaitez connaître les éléments régissant le permis de construire ? Notre article fait le point sur les contours et les évolutions encadrant ce droit à bâtir.

Permis de construire : qu’est-ce que c’est ?

Le souci d’organiser et de réguler les constructions ne date pas d’une période récente. En effet, la France a connu différents dispositifs similaires au permis de construire depuis le XIXe siècle. Initialement, cette disposition visait à réorganiser les centres urbains sous les principes hygiénistes. Le XIXe siècle a marqué l’avènement des grands boulevards haussmanniens, mais également les premiers réseaux d’évacuation des eaux usées.

L’espace urbain est ainsi planifié et structuré en grands axes. En d’autres termes, l’organisation spatiale des villes facilite les transports (individuels et collectifs), le nettoyage des voiries et la gestion des eaux usées. Dans ce contexte, le permis de construire apparaît comme un outil indispensable pour contrôler les évolutions urbaines.

Il convient aussi de préciser que les permis de construire ont pu avoir la fonction de conservation du patrimoine. Ainsi, certains bâtiments classés ne peuvent pas faire l’objet de démolition ou de modifications.

Le permis de construire, dans sa forme moderne, voit son apparition en 1943. Cette disposition a été confirmée en 1946 à la fin de la Seconde Guerre mondiale. La loi du n°77-2 de janvier 1977 vient également renforcer les dispositions relatives à ces permis. Désormais, un architecte doit participer aux travaux pour que la procédure soit acceptée. Néanmoins, il existe certaines exceptions pour les particuliers ou les exploitants agricoles.

Enfin, et comme nous le verrons plus bas, la loi ELAN comporte également des modifications substantielles concernant ce droit à bâtir. Cette loi de novembre 2018 vient modifier un ensemble de règles concernant l’urbanisme.

La procédure du permis de construire

Le permis de construire correspond donc à une procédure désormais courante en urbanisme. Il s’agit d’une étape indispensable et obligatoire permettant de commencer des travaux, que ce soit pour réaliser une construction bâtie ou une extension.

Cette procédure est encadrée par l’article L421-2-1 du Code de l’Urbanisme. En règle générale, la validation d’un permis de construire est du ressort de la municipalité. La commune dispose donc du pouvoir de refuser des projets de construction ou d’extension sur son territoire.

La procédure du dépôt d’une demande de permis de construire repose sur plusieurs étapes :

  • Le certificat d’urbanisme. Avant toute chose, il est nécessaire de demander un certificat d’urbanisme. Ce document liste toutes les règles applicables à un terrain. Il s’agit d’informations utiles pour bâtir un projet qui va correspondre aux exigences du territoire.
  • Le dossier du permis de construire. Le lancement d’un projet nécessite ensuite le dépôt formel d’une demande de permis de construire. Dans certaines situations, il est nécessaire d’obtenir un permis de démolir. En effet, cela intervient lorsque le projet bâti vient remplacer une construction existante. Les demandes de permis autorisant la démolition et la construction d’un nouveau bâtiment peuvent se faire conjointement.
  • L’instruction du dossier. La municipalité instruit ensuite le dossier avec un délai qui peut s’étendre jusqu’à 3 mois. La demande est soit acceptée, soit rejetée.
  • L’affichage et l’information. Une fois validé, le permis de construire doit faire l’objet d’une information auprès des riverains. Les recours surviennent généralement durant cette période. Le permis de construire dispose d’une validité de 3 ans.

 

La question du refus d’un permis de construire

Ainsi, un projet peut être refusé pour les motifs suivants :

  • Le projet ne respecte pas les critères d’implantation ou de hauteur énoncés par le Plan Local d’Urbanisme (PLU) ou le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT).
  • Le bâtiment ne satisfait pas les exigences en matière de sécurité.
  • La validation du permis est illégale. Le rejet de la demande peut alors se faire a posteriori si les autorités remarquent un vice de procédure.

Il convient de noter qu’une municipalité n’a plus la possibilité de refuser un projet pour des motifs différents. En effet, les mairies doivent désormais donner toute la liste des motifs justifiant le rejet de la demande du permis de construire, et ce, dès le premier refus. Cette disposition est encadrée par l’article L424-3 du Code de l’Urbanisme.

La question épineuse des recours

Effectuer un recours, en matière d’urbanisme, consiste à contester la pertinence d’un nouveau projet. Ainsi, les personnes physiques et/ou morales qui souhaitent faire un recours peuvent opter pour les solutions suivantes :

  • Contester l’obtention d’un permis de construire. Ce recours est donc à destination de la mairie.
  • Porter l’affaire devant un Tribunal Administratif. En cas d’échec de la demande, le plaignant peut toutefois faire appel.

Dans une majorité des cas, les recours empêchent le début des travaux. Ainsi, ces derniers prennent du retard, ce qui n’est pas négligeable sur l’impact économique du projet. D’ailleurs, l’annulation d’un projet n’a rien d’exceptionnel même si cela concerne davantage les résidences collectives et beaucoup moins les habitats individuels.

Les modifications apportées par la loi ELAN

La loi dite ELAN (pour Évolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique) vient modifier certaines dispositions relatives aux projets immobiliers et donc, indirectement, les permis de construire. Cette loi porte comme philosophie principale de faciliter les projets en matière d’urbanisme en restreignant les possibilités de contestation.

Ainsi, parmi les mesures principales, on retient :

  • La limitation à 10 mois pour le jugement d’un recours. Cette disposition issue de l’article R600-6 du Code de l’Urbanisme vient raccourcir le calendrier des contestations.
  • La limitation à 6 mois pour contester une construction terminée (article R600-3 du Code de l’Urbanisme). Ce délai est d’un an avec la loi ELAN.
  • La possibilité de conserver un permis de construire, y compris dans le cas où le PLU ou le SCoT serait annulé. La modification de l’article L442-14 du Code de l’Urbanisme tend à donner plus de visibilité aux professionnels de l’immobilier.

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