Espace adhérent 01 43 80 51 71
Écoquartiers : quelles projections pour les années à venir ?

L’arrivée des écoquartiers en ville permet de repenser l’urbanisme et la vie citadine. Issus d’un travail de réflexion ancien, les quartiers écologiques bouleversent le paysage urbain. Des futurs acquéreurs jusqu’au vendeurs, c’est toute la chaîne des transactions immobilières qui évolue. Vous êtes professionnel de l’immobilier et souhaitez connaître les évolutions et les projections associées aux écoquartiers ? Notre article fait le point sur ce sujet central.

Les écoquartiers : principes et définitions

La démarche ÉcoQuartier est née d’une volonté de repenser la ville autour des principes fondamentaux du développement durable (social, économique, environnementale). Elle s’est alors structurée autour de plusieurs constats :

  • La ville n’est pas suffisamment ouverte à la participation. Il s’agit de développer les modalités d’échanges entre les professionnels, les élus et les habitants pour produire du commun.
  • La ville consomme trop d’énergie et de ressources. Son impact environnemental apparaît comme incompatible avec les objectifs de lutte contre les changements climatiques et l’épuisement des ressources.
  • La ville devient trop minérale et pas suffisamment naturelle. Les citadins réclament, pour leur propre confort, davantage d’espaces verts, de nature en ville et d’îlots de fraîcheur.

Par ailleurs, les projets d’écoquartiers intègrent de nombreux logements sociaux dans la conception des constructions. L’objectif est également de favoriser une mixité sociale dans des quartiers recherchés.

L’histoire des écoquartiers

Les écoquartiers ont émergé à la faveur du plan Ville Durable en date de 2008. Après 2008, plusieurs temps ont alors marqué l’histoire des écoquartiers :

  • 2008-2012 : les prémisses de la démarche. Plusieurs actions relatives aux écoquartiers ont été lancées dans 15 collectivités dès 2008. Il s’agissait alors de tester les différentes étapes de réflexion, de conception et de livraison d’un écoquartier. Deux appels à projets ont été lancés en 2009 et 2011 pour aider les collectivités à se saisir de cet objectif structurant.
  • 2012 : la structuration de la démarche. A la faveur de l’émergence de ces projets immobiliers, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un label national “ÉcoQuartier”. Structuré en 3 étapes, ce label permet d’encadrer et d’accompagner les nouveaux projets d’écoquartiers en France en fixant des critères à respecter.
  • 2013-2015 : la labellisation des projets. Dans la continuité de l’adoption du label ÉcoQuartier, de nombreux projets vont être labellisés chaque année. Il y aura 13 écoquartiers labellisés en 2013, 19 projets en 2014 et seulement 7 en 2015. Il existe, à ce moment-là, une centaine de projets en attente de labellisation.
  • 2016 : l’approfondissement et la consolidation de la démarche. Le label ÉcoQuartier évolue cette année-là en intégrant une étape supplémentaire relative à la définition de l’idée d’un projet d’écoquartier. Les projets vont être désormais labellisés en fonction de leur état d’avancement. Ainsi, certains sont labellisés “étape 1”, d’autres “étape 2” et ainsi de suite.
  • 2017-2018 : L’arrivée des nouvelles labellisations. Dans la continuité de la refonte du label ÉcoQuartier, il a fallu modifier les critères de certifications. Ces critères sont désormais au nombre de 20. Il faut donc attendre 2017 pour que les projets bénéficient de la labellisation “étape 4”, vue comme la dernière du processus. En 2017, 5 projets seront ainsi labellisés “étape 4” correspondant aux “écoquartiers confirmés”.
  • 2019-2020 : la poursuite des labellisations et de l’accompagnement. L’année 2019 intègre de nouveaux projets au sein du label “étape 4” pour atteindre un peu moins d’une dizaine de projets. En 2020, il n’y a pas eu de nouvelles labellisations “étape 4” notamment en raison des retards pris par les projets. La crise sanitaire est mise en avant pour expliquer ces retards dans la mesure où les chantiers ont été stoppés durant le printemps 2020.

Actuellement, la France compte donc 9 écoquartiers en phase 4. 77 projets immobiliers se situent en étape 3 et plus de 200 sont labellisés “étape 2”. Au total, ce sont près de 300 000 logements concernés par ces projets d’écoquartiers.

Écoquartiers : les projections prévues

Comme nous venons de le voir, la démarche ÉcoQuartier s’inscrit dans le paysage des professionnels de l’immobilier depuis plus de 10 ans maintenant. Toutefois, des évolutions possibles sont envisagées. Tour d’horizon des pistes d’amélioration possibles pour les écoquartiers en France.

La poursuite des labellisations

Comme nous l’avons vu, il n’y a, en France, que 9 écoquartiers dits “confirmés”. Toutefois, près de 300 projets se situent entre l’étape 2 et l’étape 3. Il est donc fort probable que le club des écoquartiers s’accroisse rapidement dans les prochaines années.

La consolidation du label ÉcoQuartier

Un label est un gage de qualité issu d’un cahier des charges strict. Toutefois, pour qu’un label puisse conserver toute sa crédibilité, son évolution est parfois nécessaire. Ainsi, le cahier des charges de ce label va sûrement prendre en compte de nouvelles données. En effet, il va s’agir de faire face à l’évolution des bâtiments dans les premiers écoquartiers. Ces derniers vont probablement être confrontés à des problèmes et des dysfonctionnements qui n’étaient pas prévus.

Comme nous l’avons vu, le label a ajouté, en 2016, une étape supplémentaire. La pérennité des structures bâties, la participation des habitants ou la question des déchets pourraient faire partie des questions à approfondir.

L’émergence des éco-cités ou villes durables

Enfin, en dernier point, la démarche ÉcoQuartier risque probablement de se développer à l’ensemble d’une commune ou même d’une métropole. Il s’agira, alors, de ne plus se limiter à un simple quartier ou à quelques bâtiments. Les principes du label ÉcoQuartier s’appliqueraient alors à tous. Le Ministère de la Cohésion des Territoires développe, d’ailleurs, une démarche ÉcoCité répondant à ces objectifs.

Par ailleurs, la smart city est un mouvement qui accompagne, grâce aux nouvelles technologies, l’essor des écoquartiers. La “ville intelligente” porte en son sein des objectifs similaires aux écoquartiers :

  • L’amélioration des usages des habitants ;
  • La réduction de la consommation énergétique des bâtiments, des entreprises et des particuliers ;
  • La lutte contre le dérèglement climatique ;
  • Le développement de l’attractivité d’un territoire ;

 

L’impact des écoquartiers sur la ville

En résumé, les écoquartiers représentent une vitrine, souvent inspirante, pour les autres quartiers d’une ville ou d’une aire urbaine. Ainsi, en plus de proposer des logements attractifs, les écoquartiers vont sûrement modifier les attentes des potentiels acheteurs. Ces derniers vont se montrer plus exigeants sur la vie de quartier, les consommations énergétiques ou sur la présence de nature à proximité de l’habitat. Le rôle des professionnels de l’immobilier va alors se structurer sur l’intégration de ces nouveaux besoins et critères de choix lors de l’organisation des visites.


Toutes les actualités