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La digitalisation croissante n’épargne pas l’immobilier, avec une nette accélération depuis la crise sanitaire. Particuliers et professionnels s’accordent sur l’importance des innovations numériques qui bouleversent le secteur, favorisant l’essor de la Proptech. Pour relever efficacement les défis engendrés par une concurrence accrue et les nouvelles exigences des clients, intégrer le digital aux différents métiers devient comme un levier incontournable.

Comment le numérique a-t-il permis de répondre aux enjeux de la crise sanitaire ?

La pandémie de Covid-19 a assurément accéléré la digitalisation des services immobiliers. En effet, le confinement et les règles de distanciation ont favorisé l’essor d’outils et de pratiques liées au numérique :

  • la géolocalisation avec des plans détaillés ;
  • les visites virtuelles grâce à la modélisation 3D et à la réalité augmentée, avec la simulation de luminosité ;
  • les discussions par messagerie instantanée avec des agents conversationnels (ou « bots ») qui permettent d’apporter une réponse immédiate aux questions les plus fréquentes sans forcément passer par un conseiller, et en dehors des horaires de bureau classiques ;
  • la vérification de la disponibilité du logement en temps réel ;
  • la dématérialisation à 100 % du processus de location permise par l’introduction du contrat de bail numérique dans la Loi Elan et la gestion entièrement numérisée des documents : signature électronique, actes authentiques, actes de cautionnement, etc. ;

Ces nouvelles habitudes s’ajoutent à celles déjà devenues des « réflexes » comme la consultation d’annonces et la recherche d’informations en ligne, mais aussi les simulations de valeur locative et la signature notariale à distance (utilisées respectivement par 84 % et 50 % des vendeurs, mais également par 66 % des agents immobiliers pour la seconde).
Ainsi, 90 % des mises sur le marché d’un bien immobilier commencent aujourd’hui sur le web. Et selon le premier Observatoire de la Proptech commandée à Harris interactive par Meilleurs Agents, « 46 % des particuliers recourent davantage au digital pour la concrétisation de leur projet ». Ils apprécient :

  • un accès simplifié à l’information,
  • la possibilité de se projeter plus facilement dans le logement,
  • le gain de temps.

Et avec la prise de conscience environnementale, les dispositifs permettant d’évaluer l’efficacité énergétique d’un logement, le prix d’éventuels travaux de rénovation ou d’amélioration, ou encore le potentiel solaire gagnent en popularité.

Comment le digital bouleverse-t-il les métiers de l’immobilier ?

Les entreprises doivent se moderniser et automatiser leurs processus afin de répondre à des enjeux complexes et proposer une expérience utilisateur optimisée, facteur clé de succès dans les métiers de services. Les investissements dans les systèmes d’information et le numérique explosent, et la « Proptech », alliance de « property » et « technology » est en plein boom. Pour preuve, en 2019, les start-ups françaises de ce domaine ont levé un total de 503 millions d’euros auprès des investisseurs.
Outre le volet technique, le numérique s’impose dans le relationnel. Pour gagner en visibilité et attirer de nouveaux clients, les professionnels de l’immobilier doivent maîtriser leur présence sur la Toile. Il est désormais impossible de faire l’impasse sur les réseaux sociaux, avec leurs 3,5 milliards d’utilisateurs, ou sur les moteurs de recherche. En conséquence, une stratégie marketing performante passe par la publicité en ligne, la publication de contenus, les avis des utilisateurs, le partage d’actualités concernant l’entreprise ou la communication de ses résultats, etc.

Et ce n’est qu’un début. Au cours des années à venir, les agents anticipent une augmentation de la place du digital à toutes les étapes du parcours client, notamment en phase de prospection (88 %) et durant la vente, pour la visite virtuelle du bien (81 %), d’autant que 35 % des consommateurs eux-mêmes prédisent une diminution progressive des visites physiques. Du côté des vendeurs, les services suivants justifieraient le recours à un agent immobilier :

  • un espace personnel connecté (81 %),
  • les solutions d’aide à la vente (79 %) et de suivi des travaux (77 %).

La digitalisation va-t-elle faire disparaitre le métier d’agent immobilier ?

Bien que contraintes de se transformer, les agences ne sont pas encore près d’être remplacées par l’IA pour des transactions 100 % digitales. En effet, acheter un logement ou réaliser un investissement locatif reste un projet de taille pour lequel les particuliers continuent de rechercher les compétences humaines et le relationnel. 88 % des sondés par Harris Interactive déclarent d’ailleurs ne pas souhaiter la disparition de la profession. Candidats à l’achat d’une résidence principale ou secondaire, investisseurs, propriétaires et locataires misent sur l’expertise d’un agent pour faciliter les échanges entre toutes les parties et assurer une transaction sécurisée et transparente.
Il appartient aux agents de se réinventer et de tirer parti du digital pour développer leur valeur ajoutée. Demain, un business model hybride (« phygital »), où la technologie se met au service de l’humain, deviendra la norme. 58 % des professionnels interrogés par MeilleursAgents considèrent la digitalisation comme un levier de croissance. Les adhérents de réseaux sont plus nombreux à partager cet avis (64,3 %) que les indépendants (54,7 %). Les résultats d’une étude réalisée par Logic-immo, portail d’annonces immobilières, confirme ce constat : sur les 89 % qui notent une évolution marquée dans la relation client, 77 % l’attribuent aux nouvelles technologies numériques.
De nouveaux métiers requérant des compétences numériques gagnent également en importance :

  • BIM (Building Information Modeling) manager,
  • data scientist,
  • asset manager,
  • product owner,

Et de plus en plus, les acteurs du secteur adoptent l’intelligence artificielle, le Big data, les applications mobiles… et adaptent leurs pratiques opérationnelles, managériales et commerciales afin de satisfaire les attentes en constante évolution des clients.
Enfin, en face, les agences hybrides et iBuyers font peser une menace sur les agences traditionnelles, 95 % des vendeurs se disant intéressés par les services de ces nouveaux acteurs de la Proptech. Toutefois, ces derniers ont encore des efforts à faire pour se faire connaître auprès des Français et leur inspirer confiance.


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